Photographe, Réalisatrice

Anaïs Kugel

Photographe, Réalisatrice

Paris

Anaïs Kugel - Les Autodidactes

Anaïs Kugel est photographe et réalisatrice autodidacte, elle rêvait d’être cosmonaute boulangère mais c’est à la suite d’un voyage aux États Unis qu’elle s’amuse à prendre des photos. Une opportunité s’est présentée à elle et depuis elle en a fait son métier.
Retour sur son parcours.

Hello Anaïs. Tu es photographe et réalisatrice autodidacte. On te laisse te présenter ? Quel est ton parcours ?

Je m’appelle Anaïs Kugel, et je suis devenue photographe quand j’étais encore au lycée. Après la seconde je suis partie un an aux États-Unis, où j’ai commencé à m’amuser avec un appareil photo. J’avais un blog sur lequel je postais mes photos. Puis j’ai commencé à vendre des tirages, et à avoir des boulots de commande pour des créateurs. L’année du bac j’ai reçu un mail d’un directeur artistique américain qui voulait m’embaucher pour faire une campagne en Ecosse. J’ai d’abord cru qu’il voulait me kidnapper et vendre mes organes en Amérique du sud mais il s’est avéré que c’était pas une blague. Je me suis retrouvée à Glasgow, à faire des réunions, des castings, gérer une équipe et quelques mois plus tard mes photos étaient en 4X3 partout en Ecosse. Je me suis dit que si j’avais survécu à ça, je pourrais peut-être en faire mon métier.

À quel niveau d’étude t’es tu arrêtée ? Qu’est ce qui t’a poussée à être autodidacte dans ton milieu ? Est ce un vrai choix au final ?

Je me suis arrêtée après le bac. J’étais bien contente d’en avoir fini avec le milieu scolaire. J’ai eu la chance de travailler vite, la question des études ne s’est pas posée longtemps. J’ai jamais trouvé ça très joyeux l’école. J’avais du mal à la prendre au sérieux. C’est irréaliste d’attendre que 25 enfants apprennent les mêmes choses au même rythme en restant assis sur une chaise. Il y en a forcément quelques-uns qui ont un autre mode d’emploi. Et quand tu sors un peu du cadre, on te promet vite à un avenir compliqué. Chômage et damnation.

Quels sont les aspects positifs et négatifs que tu as rencontré ou que tu rencontres quotidiennement dans ton parcours, en tant qu’autodidacte ?

Le plus difficile pour moi c’était de se défaire du syndrome de l’imposteur. Mais avec les années et l’expérience, ça s’apaise.

Quels sont, selon toi, les aspects positifs et négatifs à ne pas faire de grandes écoles / des études poussées ?

Pour la photo, faire une école peut faire gagner du temps sur l’apprentissage de la technique. Mais j’ai l’impression qu’il y a aussi beaucoup de théorie, et qu’il n’y a rien de mieux que de faire.

En tant qu’autodidacte, est-ce que tu as (ou a eu) la sensation de te lancer dans la conception de quelque chose de vertigineux/ambitieux, justement, pour palier au manque de diplôme (et te démarquer) ?

Pour palier au manque de diplôme non. Par contre je réalise un documentaire depuis 2 ans, et oui j’ai souvent le vertige. Il y a un gros travail d’écriture en amont si on veut avoir des aides ou trouver un diffuseur. Et moi j’avais besoin de concret aussi, de tourner, d’essayer, de faire. C’est déstabilisant pour les producteurs ou les chaines. J’ai eu peur, je me suis découragée parfois, mais je ne regrette pas, il est entrain de trouver sa voie.

Est-ce qu’il y a quelque chose que tu n’as pas pu faire à cause du manque de diplôme ou au contraire, pas du tout ?

Non, jamais. C’est plutôt mon âge qui m’a parfois posé problème. Comme j’ai commencé jeune, on ne me prenait pas toujours au sérieux.

Enfant ou adolescente, étais tu déjà attirée par le(s) métier(s) que tu exerces maintenant ?

Oui, après avoir fait le deuil de mon premier désir professionnel un peu trop avant-gardiste (cosmonaute boulangère), je me doutais bien que je finirais dans un truc du genre. Mais je pensais plutôt au théâtre.

Penses-tu que ce que tu as vécu dans ton enfance-adolescence t’a aidé à avoir ensuite un parcours atypique, sans diplôme, ou pas du tout ??

Mon dégoût pour l’école a certainement dû aider un peu :D

À l’école, est-ce que tu t’es sentie bien conseillée en terme d’orientation d’études ?

Pas vraiment. Mais ce n’est pas de leur faute, j’y allais pas beaucoup.

Pour toi, comment sont vus les autodidactes en France ?

Ca doit dépendre des milieux. Avec la photo, ton travail parle pour toi, on me demande rarement mon parcours scolaire.

Un mot de la fin ?

Être autodidacte c’est beaucoup de liberté, il faut se faire confiance, et ne pas avoir peur de se rater de temps en temps. Une égo bien dosé quoi.